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— 1800 - 1807 —

nous venons de les écrire. Une seule exception se fait remarquer dans la longue liste des chambellans de Napoléon ; les trois derniers, étrangers tous les trois, il est vrai, sont ainsi dénommés : prince de Sapiéha, prince Michel Radziwil, comte Alexandre Potocki.

C’est dans l’Almanach de 1809 que la noblesse impériale fait sa première apparition. Tous les maréchaux sont ducs, moins monsieur Brune et les comtes Pérignon et Serrurier. Les généraux de division sont comtes, les généraux de brigade barons ; un très-petit nombre de fonctionnaires civils, si ce n’est dans le Sénat et dans le Conseil d’État, ont ces titres. La noblesse impériale, cette première année, est une noblesse toute militaire. Ce caractère se fait surtout remarquer dans la composition des maisons impériales : tous les généraux attachés à la maison de l’Empereur sont titrés ; on y voit le comte Klein, le comte Gudin, le comte Dupas, le comte Loison ; puis, à côté d’eux, dans les mêmes fonctions, messieurs (sans autre qualification) de la Luzerne, de Montbadon, de Montmorency et de Mortemart. Il en est de même pour la maison de Joséphine : la liste de ses dames d’atour comprend la duchesse de Rovigo (madame Savary), la comtesse Klein, puis mesdames (sans autre qualification) de Luçay, de Talhouet, de Dalberg, de Walsh-Sérent, de Ségur, de Turenne, de Bouillé, de Vintimille, de Chevreuse, de Mortemart, de Montmorency. On leur a restitué, toutefois, la particule : M. Merci-Argentau est redevenu M. de Merci-d’Argentau ; ainsi des autres, comme on vient de le voir.

L’Empereur, cette première année, semble avoir voulu punir les membres de l’ancienne aristocratie attachés à son service particulier et au service personnel de sa famille des plaisanteries que, chez eux et entre eux, ils laissaient échapper contre les nouveaux maîtres et la nouvelle cour ; il ne leur tint cependant pas longtemps rigueur, car on voit figurer, dès 1810, dans les différents emplois de sa cour, les