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VI. D'un certain Usage, qui ne consiste qu'aux particules.

Il reste encore à parler d'un certain Usage, qui n'est point différent de celui que nous avons défini, puisqu'il n'est point contraire à la façon de parler de la plus saine partie de la Cour, et qu'il est selon le sentiment et la pratique des meilleurs Auteurs du temps. C'est l'Usage de certaines particules qu'on n'observe guère en parlant, quoique si on les observait, on en parlerait encore mieux; mais que le style qui est beaucoup plus sévère demande pour une plus grande perfection. Et c'est ce que l'on ne saurait jamais, quand on aurait passé toute sa vie à la Cour, si l'on n'est consommé dans les bons Auteurs. Ce sont proprement les délicatesses et les mystères du style. Vous en trouverez divers exemples dans ces Remarques. Il suffira d'en donner ici un ou deux pour faire entendre ce que c'est, comme d'écrire toujours si l'on, et non pas si on, si ce n'est en certains cas qui sont exceptés, et de mettre aussi toujours l'on après la conjonction et, parce que le t ne se prononce pas en cette conjonctive.

VII. - 1. Que le bon et le bel Usage ne sont qu'une même chose. - 2. Que les honnêtes gens ne doivent jamais parler que dans le bon Usage, ni les bons Écrivains écrire que dans le bon Usage. - 3. Que pour ceux qui veulent parler et écrire comme il faut, l'étendue du bon Usage est très grande, et celle du mauvais très petite, et en quoi elle consiste.

1. Au reste, quand je parle du bon Usage, j'entends parler aussi du bel Usage, ne mettant point de différence en ceci entre le bon et le beau. Car ces Remarques ne sont pas comme un Dictionnaire qui reçoit toutes sortes de mots, pourvu qu'ils soient françois, encore qu'ils ne soient pas du bel Usage, ce qui se doit entendre sainement, et selon mon intention, dont je pense avoir fait une