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REPRISE DES ÉTUDES

sion religieuse, il ajouta à son nom de baptême le nom de Stanislas. Au cours du noviciat, on s’en souvient, il s’était épris d’un culte fervent pour ce chérubin de la terre que visitaient les anges du ciel et que la sainte Vierge elle-même vint chercher à l’heure de la mort, si c’est mourir que de fermer les yeux aux ombres d’ici-bas pour aussitôt les rouvrir à la belle lumière de l’éternité. Stanislas-Henry Verjus avait d’autres saints de prédilection : saint Jean, le disciple bien-aimé du Cœur de Jésus, saint François d’Assise, le vivant crucifix, dont il avait ceint le cordon aux premiers jours du noviciat, saint François de Sales, apparition délicieuse de la bénignité et douceur du Christ, saint François Xavier, le grand Missionnaire des Indes, sainte Agnès, la virginale martyre de treize ans, sainte Gertrude et sainte Thérèse, saint Louis de Gonzague, saint Jean Berchmans, ange et vierge à la fois, doux scolastique mort dans sa cellule en pressant sur son cœur le crucifix, le chapelet et le livre de sa règle, les trois grands amours de sa vie, enfin et surtout saint Tharcisius.

Le nom de ce gracieux adolescent, acolyte et martyr de l’Eucharistie, revient à chaque page de son Journal. Tous les jours, à la visite au Saint Sacrement, le frère Verjus récitait des invocations en forme de litanies qu’il avait lui-même composées, et où il demandait au défenseur de l’Hostie, avec une grande dévotion au Saint Sacrement, la grâce de mourir, comme lui, martyr.

L’évêque les redira dans les pauvres chapelles de la Mélanésie :

Par la douleur que vous avez ressentie lorsque les bourreaux vous frappaient cruellement, obtenez-moi d’aimer la souffrance.

Par la douleur que vous avez ressentie à cause des blasphèmes de vos bourreaux, obtenez-moi le martyre.

Par la joie que vous avez éprouvée en expirant en compagnie de votre bon Jésus, obtenez-moi la joie du martyre et l’amour du Sacré Cœur.

Par votre dernier soupir, obtenez-moi le martyre !

À son passage à Rome, quelques semaines avant sa mort,