Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
APRÈS LE NOVICIAT

Le lendemain, le mal reprenait avec une nouvelle violence.

« Le frère Georges, écrit le frère Verjus, est à l’extrémité. Ô mon Dieu, sauvez-le ! Prenez-moi plutôt. Je ne pourrai rien faire pour la Société, tandis que lui vous servira avec grand fruit… » Au moment où il écrit ses lignes, le frère Verjus est lui-même indisposé. Il a depuis plusieurs jours la fièvre, et l’on a résolu de l’envoyer en villégiature à Issoudun.

Il va faire ses adieux au cher moribond. « Le jour de mon départ, raconte-t-il, je vais embrasser le frère Georges. Il pleure. Je l’embrasse deux ou trois fois, je lui rappelle les conditions de notre pacte… Ce bon Frère meurt victime de son dévouement aux malades… Je veux être martyr !… Le frère Georges disait hier : « Oh ! qu’il « fait bon mourir quand on a bien aimé la sainte Vierge ! » Ô Marie, ô Mère, vous savez que je veux vous aimer ! »

Quel pacte ces deux jeunes profès avaient-ils fait ensemble ? Nous ne le savons pas complètement ; mais, voici ce que nous lisons dans les notes du vicaire apostolique : « Pacte pour la Vocation, fait avec le frère Georges Mayer. Ce bon Frère, ayant été emmené au Paradis par la sainte Vierge, j’ai tenu mes conditions. Il lui reste à m’obtenir l’amour de Jésus et de Marie, l’humilité, la charité, la pureté, (la grâce) de bien parler du Cœur de Jésus et de Marie, notre Mère… Je renouvellerai mes douze messes à lui promises, pour qu’il soit excité à vite m’obtenir ces grandes grâces. »

Le frère Mayer mourut le 31 août 1878. C’était un samedi, aux premières vêpres de l’octave du très saint et immaculé Cœur de Marie[1] .

III

On a pu voir déjà que le frère Verjus avait un choix d’amis et de patrons parmi les saints. Au jour de sa profes-

  1. Voyez les Annales de Notre-Dame du Sacré-Cœur, octobre 1878.