dans la prière ; effusion dans l’apostolat ; consomption dans le sacrifice et dans l’amour. C’est toute la vie du
Sauveur. Mihi vivere, Christus est[1].
Or, la joie était grande au noviciat de Saint-Gérand, le 15 février 1878, « la joie la plus sainte ». En ce matin inoubliable, la chapelle rappelait vraiment le Cénacle. Ils étaient douze à la profession religieuse, tous de la Petite-Œuvre. « Quel bonheur est le mien ! écrit le frère Verjus. Que le Sacré Cœur est doux à ceux qui veulent se donner à lui ! Je suis hors de moi-même. Il me semble que je suis prêt à tout. Je n’aime que le Cœur de Jésus et ce qui se rattache à sa gloire. »
L’émission des premiers vœux en usage dans la Société des Missionnaires du Sacré-Cœur se fit à la messe. « L’émotion était profonde. On pleurait de bonheur. Enfin le moment arrive. C’est moi qui commence. Quelle joie ! quelle allégresse ! Voveo ad triennium paupertatem, castitatem et obedientiam[2]. C’est fait. On s’embrasse en pleurant. Je suis Missionnaire du Sacré-Cœur ! »
Le profès resta sous la vive impression de son indignité et de l’immense miséricorde de Notre-Seigneur à son égard, longtemps, pour ne pas dire toujours.
II
En ce temps-là, à diverses intentions, il conclut des pactes avec Notre-Seigneur, Notre-Dame et les saints qu’il aimait plus particulièrement. Voici la formule de son pacte avec le Sacré Cœur :
« Ô Cœur sacré de Jésus, puisque vous avez tant souffert pour moi, je veux aussi souffrir pour vous.
« En conséquence, voyant avec un étonnement mêlé de stupeur mon admission dans la Société de vos Mission-