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IV

APRÈS LE NOVICIAT

REPRISE DES ÉTUDES

I

Il y a dans l’Église une petite société qui a voulu être fondée, baptisée, et, pour ainsi parler, consacrée dans le sang et dans le feu du Cœur de Jésus. La fin générale de cet Institut, sa mission officielle, est de glorifier le Sacré Cœur, de manifester au monde les trésors de grâces dont il est rempli et de réparer les injures qui lui sont faites.

Sur la poitrine du Missionnaire, un Cœur rayonne avec cette devise triomphante : « Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus ! » Du sein de flammes qui s’élancent comme pour un embrasement, la Croix victorieuse apparaît. Les épines s’entrelacent et s’enfoncent ; le sang coule : symbolisme admirable de l’amour immolé. La blessure s’entr’ouvre comme pour abriter dans un sanctuaire une vie d’action, de contemplation, de charité. Pour le Missionnaire du Sacré-Cœur, toute science consiste à connaître le Cœur de l’Homme-Dieu, toute piété à l’adorer, toute vertu à l’imiter, tout bonheur à l’aimer. Partout et toujours, auprès, au loin, jusqu’aux dernières limites du globe, dans l’intime rencontre des âmes ou, du haut de la chaire, devant les foules, il sera son héraut et son prophète. Son consolateur aussi : des ingrats le délaissent ; des impies le méprisent ; des méchants l’outragent. D’office, il sera réparateur. Les deux traits, pour ainsi dire caractéristiques de la physionomie du divin Maître, l’humilité et la bonté, distingueront le disciple. La douceur en sera l’exquise floraison et le fruit savoureux. Ce n’est donc pas une vaine et creuse religion que celle-là. Par la blessure du Cœur, elle pénètre jusqu’aux profondeurs mêmes du Christ et se résume en ces trois mots : infusion