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LE NOVICIAT


l’avaient pu, et à l’envie l’un de l’autre, ils l’avaient sanctifiée par la vie la plus exemplaire. Il faudrait, pour qu’elle fût toujours saintement habitée, trouver une communauté religieuse. M. de Saint-Gérand mourut. Sa femme, par l’entremise de Mgr de Dreux-Brézé, évêque de Moulins, s’entendit avec les Missionnaires du Sacré-Cœur, puis se retira au Calvaire de Lyon pour y soigner les incurables. Au mois de septembre 1873, les Pères d’Issoudun installèrent dans la maison bénie leur noviciat. Le 25 janvier 1877, nous l’avons dit, Henry Verjus y arrivait.

II

Si nous avons justement crayonné le portrait de cet adolescent de seize ans à peine, — grand, élancé, les cheveux châtains, le regard un peu vague, mais très doux, les lèvres souriantes, et, par-dessus tout, humble, modeste, attirant, — Henry doit nous apparaître déjà dans la lumineuse beauté de la vertu. Candeur et douceur ; tendresse et force ; humilité profonde ; oubli de soi ; besoin joyeux et toujours croissant de donner, de tout donner, et son temps, et sa peine, et sa santé, son âme et sa flamme, voilà les traits saillants de cette physionomie virginale et virile. Le noviciat ne fera guère qu’en accuser le relief.


Ce que c’est que le noviciat, Henry Verjus ne tarda pas à le comprendre. C’est un temps de préparation, la préparation d’un holocauste. Quand un postulant frappe à la porte d’une cellule, il demande à s’immoler. La vie religieuse est un sacrifice perpétuel.

Le P. Vandel prêcha la retraite d’ouverture. Elle fut douce, comme il convenait à des jeunes gens qui sortaient presque tous de maladie. Chaque jour, il y avait une heure de récréation où le Père racontait des histoires édifiantes et reposantes. Une fois même, vers le milieu des exercices, on descendit dans la vallée pour une promenade. Le prédicateur mit dans ses prédications toute son âme, une