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CHEZAL-BENOÎT

C’est là que le P. Vandel lui-même conduisit Henry Verjus.

II

Quelles furent les premières impressions d’Henry à la Petite-Œuvre ? « Deux choses, lisons-nous dans son Journal, me resteront longtemps gravées dans le cœur ; je veux dire ma première retraite qui me fit beaucoup de bien et ma première confession générale à la Petite-Œuvre. Ces deux choses m’impressionnèrent très fortement et me firent un peu comprendre la piété. » La retraite fut donnée par le P. Vandel. Henry prit soigneusement des notes sur les instructions du prédicateur et les histoires qu’il racontait, sur ses propres lectures, ses pensées personnelles, et il nota ses résolutions. Voici une prière qu’il rédigea et adressa à Notre-Seigneur : « Mon Jésus, faites-moi la grâce de me corriger, de devenir Missionnaire du Sacré-Cœur et de porter votre dévotion jusque chez les sauvages. Vous savez, ô mon Jésus, que, dès ma plus tendre enfance, je vous ai aimé de tout mon cœur. Toujours j’ai voulu être prêtre. Ô mon amour, faites que je sois martyr pour votre gloire ! » Ne l’oublions pas, Henry n’avait encore que douze ans.

Suivons-le maintenant en l’année scolaire 1873-1874. Malheureusement sa correspondance des deux premières années avec sa mère et ses bienfaitrices du couvent Saint-Joseph d’Annecy a été perdue. Voici ce qu’on nous écrivait d’Annecy à la date du 19 juillet 1893 : « Après la mort de notre vénérée sœur Flavie, nous n’avons pas retrouvé vestige des lettres charmantes qui lui avaient été adressées par le jeune Henry Verjus. Chacune de nous se souvient parfaitement de les avoir lues ou entendu lire ; mais, comme elles étaient pleines de témoignages de tendresse et de reconnaissance pour la chère Sœur, nous pensons que son humilité et son esprit de mortification les lui auront fait détruire. Nous le regrettons vivement ; car elles auraient été pour l’historien une mine très riche... »