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II

LA PETITE-ŒUVRE

CHEZAL-BENOIT

I

Au mois de mars de l’année 1866, dans une station thermale des Pyrénées, à Amélie-les-Bains, deux prêtres demandaient à la douceur du climat et à la bienfaisance des eaux la réparation de leurs forces. L’un était le T. R. P. Chevalier, et l’autre l’abbé Vandel.

Le 8 décembre 1854, jour de la proclamation du dogme de l’Immaculée-Conception, le P. Chevalier avait jeté les fondements de la petite société des Missionnaires du Sacré-Cœur.

Le même jour de la même année, l’abbé Vandel, ancien curé de Nyon, dans le canton de Vaud, en Suisse, où il avait fait, malgré les protestants, un bien immense, eut, en célébrant la sainte messe, l’idée nette de l’Œuvre des Campagnes.

Toute sa vie, l’abbé Vandel avait eu une dévotion spéciale au Cœur de Jésus. Ordonné prêtre le 7 juin 1846, il attendit, pour célébrer sa première messe, jusqu’au 19, fête du Sacré-Cœur. La consécration qu’il avait faite, ce jour-là, de tout lui-même, au Cœur du divin prêtre, il la renouvellera, dix ans plus tard, dans l’église de Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, « pour que ses affections, ses souffrances, ses désirs, tous ses projets arrivent, par Marie, au Sacré Cœur de Jésus » ; et cet acte, écrit de sa main, il le signera de son sang. L’abbé Vandel et le P. Chevalier, on le voit, étaient nés pour se comprendre.

Ils se comprirent.

« J’avais proposé au conseil de l’Œuvre des Campagnes, disait un jour l’abbé Vandel, un moyen bien simple