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MARSEILLE. EN MER. THURSDAY.

à la belle étoile. Ces nuits australiennes sont resplendissantes, et le P. Verjus est ravi de leur splendeur. Le 23 février, voici ce qu’il écrit : « On nous assure que demain nous arriverons. Ô jour mille fois béni, que ton aurore sera belle ! Combien je t’ai attendu ! Comme je vais jouir de toi ! Et tu ne passeras pas ! Merci, mon Dieu ! Merci, ma Mère ! Vivent les Missions ! — Ce matin, nous voyons passer deux navires dont un chargé d’émigrants. Ils nous saluent avec enthousiasme. Après eux, nous apercevons une embarcation de sauvages. Les voici qui approchent. Ils veulent faire arrêter le navire et pour cela nous montrent des coquillages. On passe, en leur jetant deux pains. Nous les perdons de vue. Les larmes me viennent aux yeux. Pauvres sauvages ! Pauvres sauvages ! — On dit que nous arrivons. On nous montre le cap York… Mon Dieu, préparez-moi. Je vais me recueillir, me confesser, promettre obéissance aveugle au R. P. Navarre. Vive Jésus ! » Le 24 février au soir, le Gunga entrait dans le détroit de Torrès.

À peine a-t-il jeté l’ancre que le P. Hartzer, le frère Giuseppe de Santis et M. Chester, gouverneur de l’île, montèrent à bord. « Quelle scène ! Quelle joie ! lisons-nous dans le Journal. Pour moi, j’étais presque en extase. Voilà mes chères Missions !… Dix minutes après l’entrevue, nous sautons à terre. Merci, mon Dieu ! Te Deum ! Magnificat ! Je me jette à genoux derrière mes compagnons et, baisant cette chère terre des Missions, je me consacre de nouveau au Cœur de Jésus et à Notre-Dame du Sacré-Cœur… Mon cœur est maintenant pleinement satisfait[1]. »

IV

Même avant qu’ils fussent devenus officiellement les maîtres de la Papouasie méridionale, les Anglais avaient étendu leur juridiction, nous l’avons dit, sur toutes les

  1. 24 février.