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X

À LA CONQUÊTE D’UN MONDE

MARSEILLE. - EN MER. - THURSDAY

I

De Sydney, en date du 31 janvier 1884, le P. Navarre écrivait au T. R. P. Chevalier : « Je comprends davantage tous les jours la nécessité d’avoir de nombreux ouvriers pour notre vicariat. Le Sacré Cœur prépare manifestement les voies, et je sens que c’est à pas de géant que notre divin Maître marche devant nous. Hélas ! pourquoi faut-il que nous restions si loin en arrière ? Notre Mission pourrait être attaquée de tous les côtés avec chance de succès… » Et le Révérend Père raconte comment la grande île de la Nouvelle-Guinée, la plus grande du monde peut-être, sollicite depuis quelque temps la curiosité des explorateurs. Dès que les Missionnaires seront en nombre et qu’une occasion propice se présentera, ils s’y rendront et ils en prendront possession au nom du Sacré Cœur de Jésus et de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Le Souverain Pontife n’a-t-il pas confié à leur apostolat cette région sauvage ?

Huit mois plus tard, le 14 octobre, de Cooktown, le P. Navarre écrivait de nouveau : « Les choses sont allées plus vite que je ne l’espérais. Le Cœur de Jésus en soit béni… ! J’ai cru nos confrères de Vlavolo assez formés pour me permettre de songer à la fondation d’une nouvelle station. Avant de prendre cette décision, des lettres nous sont arrivées d’Europe, entre autres une de Rome, du P. Verjus, nous relatant la visite de Mgr Moran, archevêque de Sydney, et l’insistance de Sa Grandeur pour une prompte occupation de la Nouvelle-Guinée. J’ai pensé que derrière l’insistance de Mgr l’Archevêque, il fallait voir la volonté de Son Éminence le cardinal Siméoni, préfet, de la Propagande ; d’autre part, les relations de plus