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PRÉPARATION AUX MISSIONS

Majeure, à la Prison Mamertine, à Saint-Louis de Gonzague, dans la Chambre de Saint-Stanislas, à l’autel de Saint-François-Xavier au Gesù, à Sainte-Agnès, à Saint-Laurent…

« Toutes mes journées se marquent au cachet du sang de Jésus. Oh ! comme je sens le besoin de bien dire la messe ! Comme je suis heureux de m’unir au bon Maître tous les matins ! Je n’ai pas besoin d’autre chose. Jésus me suffit.

« Ce matin, j’ai eu le bonheur de célébrer au milieu des malades de la Consolation. Il y avait longtemps que je désirais ce bonheur. Je les aime tant, ces chers malades[1] ! »

« Vive Jésus ! J’ai célébré ce matin le saint sacrifice au fond de la prison de Mamertine. Quelles pensées de zèle et d’immolation généreuse de tout moi-même ont pénétré mon cœur !… Je me sentais transporté au temps où saint Pierre et saint Paul, enfermés dans ces murs ou plutôt ensevelis dans ce cachot, baptisaient leur geôliers. O mon Dieu, et moi aussi je serai martyr ! La Nouvelle-Guinée aussi aura ses martyrs ! On y parlera de vous, bon Maître. Mon sang vous y rendra témoignage, et mes bourreaux vous adoreront un jour[2]. »

« Vous pensez, écrit-il à son cher correspondant, si je prie pour vous dans ces sanctuaires vénérés… Ô mon bien cher Père, oserai-je vous faire une prière en terminant ? Par amour des âmes et de nos chères Missions, accordez à votre pauvre frère quelques mémento, afin que ses vœux les plus ardents soient bientôt exaucés !…

« Allons, bien cher Père, c’est assez pour le moment. Je voulais simplement vous dire mon bonheur et j’ai fait un journal. C’est réellement ex abundanlia cordis[3] … Quand vous douterez de la puissance et de la prodigieuse miséricorde du bon Dieu, pensez que le bon Maître est arrivé à

  1. 8 novembre.
  2. 10 novembre.
  3. De l’abondance du cœur.