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PRÉPARATION AUX MISSIONS

réponse si prudente de l’Eglise, le Pontife dit : Deo gratias[1]! il me sembla entendre notre chère Nouvelle-Guinée chanter à sa manière ce Deo gratias !

« O bon Père, priez plus que jamais, je vous en conjure, pour que ces vœux ne soient pas vains, et que jamais nos chères Missions n’aient à se repentir d’avoir demandé mon ordination !

« On consacra mes pauvres mains. Je fus bien ému en ce moment, et je priai le Sacré Cœur de les accepter pour qu’elles ne soient jamais employées qu’à son divin service.

« Enfin je fus prêtre !

« O bon Père, vous qui avez éprouvé tout ce que l’on sent dans son cœur, alors que l’on peut se dire : Je suis Prêtre ! dites, n’est-ce pas qu’il vaut mieux se taire que parler ?

« Le lendemain, jour de la fête des Ames, j’eus le bonheur de célébrer. Le bon Jésus daigna descendre dans mes mains !

« Quel doux souvenir me laissera toute ma vie cette première messe que je célébrai pour mes chers défunts, dans notre petite chapelle, assisté de nos vénérés supérieurs et entouré de mes frères bien-aimés ! Que le Cœur de Jésus soit béni et remercié ! »

C’était en effet un spectacle émouvant que la vue de ce jeune prêtre qui montait pour la première fois au saint autel dans les vêtements funèbres de la messe des morts.

Le soir dans sa cellule le P. Verjus écrivait :

« O mon Dieu, je veux être vôtre, autant que vous êtes mien. Je veux vous rester uni comme vous vous êtes uni à moi au moment de la communion. Quelles grâces ! Je n’ose en parler. Au fait, il est mieux que je me taise. Me decet silentiuum.

« Que de mystères ! Pauvre cœur ! Quid est homo[2]

  1. Remercions Dieu.
  2. Qu’est-ce que l’homme ?