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LE SCOLASTICAT

vous, comme il l’est aujourd’hui, comme il fut avec ces glorieux martyrs dont les ossements sont là, devant vous, frémissant tous les jours sous l’ardeur de vos embrassements, et sous le sang éternellement fécond de Jésus-Christ !…

« Nous étions, en effet, tandis que j’adressais la parole à ces chers jeunes gens, devant un autel recouvrant des reliques des saints qui fondèrent le christianisme à Rome ; et tous nous nous sentions pénétrés de cette pure et chaude atmosphère qui enveloppe les cendres des martyrs [1]… »

Est-ce que le frère Verjus n’avait pas raison d’écrire : « M. de Belcastel parle comme un orateur, et surtout comme un saint » ?

III

Ordonné sous-diacre, le 25 août 1882, il reçut le diaconat, à Saint-Jean-de-Latran, le 19 mai 1883. Le 9 mai, il avait passé tout à la fois l’examen du diaconat et l’examen de la prêtrise, à l’« entière satisfaction des examinateurs ». « N’est-ce pas là, disait-il, un miracle de la grâce du bon Jésus ? » En cette circonstance, comme en beaucoup d’autres de sa vie, il avait fait des promesses aux âmes du Purgatoire ; il les tiendra. Le 10, il est en retraite. « Je suis de Dieu qui m’a créé pour faire de moi un saint diacre. Je suis à Dieu qui veut faire de moi un saint Missionnaire. Les trois grands diacres sont des martyrs. La vertu du diacre, c’est la charité. Il faut que je meure à moi-même avant de donner mon sang pour Jésus. Que si jamais je devais être un mauvais diacre, si jamais, o mon bien-aimé Jésus, je devais vous offenser, même véniellement, de propos délibéré, faites qu’au jour de l’ordination, quand je serai prosterné, je ne me relève pas. Faites-moi mourir au pied de voire autel. Si, au contraire, je dois être votre instrument pour le salut de mes chers sauvages, si je dois

  1. On trouvera toute la lettre dans les Annales d’avril 1883.