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PRÉFACE


En voilà bien long pour arriver à dire que nous avons écrit la vie de Mgr Verjus avec amour.

Nous l’avons écrite longuement, trop peut-être pour les gens du monde ; et, cependant, d’être lu par eux ce nous serait une joie, sinon une récompense : ils apprendraient dans ce livre à quel prix s’achètent les âmes.

Plus d’une fois, en composant cet ouvrage, nous avons songé à tant de chers jeunes gens de nos collèges et séminaires qui ont au cœur la flamme. Ils interrogent tous les points de l’espace. Ils appellent une cause sainte. Ils la cherchent. Pour elle, ils sont prêts à combattre, à souffrir, à mourir.

La lecture de ces pages orientera peut-être leurs belles ardeurs.

A dire vrai, nous avions en vue, surtout et tout d’abord, ceux de la maison : enfants des écoles apostoliques, frères coadjuteurs, novices, scolastiques, professeurs, missionnaires.

Voilà pourquoi nous n’avons reculé, ni devant les détails, ni devant les paroles. Que de citations nous avons faites ! Au détriment de l’art, assurément ; car nous n’avons pas su les encadrer toujours et moins encore les enchâsser ; c’est à peine si nous pouvons dire avec le vieux Montaigne : « Je n’y ai fourni du mien que le filet à les lier » ; mais en un sujet pareil, qu’importe l’art !

Donc des citations fort nombreuses... ; et nous aurions pu les multiplier encore. Que de hautes pensées, que de beaux élans, combien de sentiments généreux restent « ensevelis » dans la volumineuse correspondance de l’apôtre et dans son Journal ! Un autre biographe, dans quelque vingt-cinq ans pourra les explorer de nouveau : il en rapportera plus que des glanes.

Parler des lettres, pour ainsi dire innombrables, et jetées aux quatre vents du ciel ; parler des notes quotidiennes, fidèlement prises depuis l’adolescence jusqu’à la mort, partout, même au fond des bois d’Océanie, même en pirogue de sauvages sur les fleuves et sur la mer,