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ROME

venir un saint[1]. » Le prélat consécrateur fut le Cardinal-Vicaire, assisté de Mgr Marchai, archevêque de Bourges, et de Mgr Forcade, archevêque d’Aix. Durant la cérémonie, le frère Verjus porta le livre devant Son Eminence. Le soir il écrivait : « sainte journée[2] !» Le 9 décembre, le T. R. P. Chevalier fît à la Communauté, avant de rentrer en France, une lecture spirituelle dont nous trouvons dans les notes du bon Frère un écho attendri : « Notre vénéré Père nous a recommandé l’esprit de pauvreté et d’humilité comme le double cachet de notre chère Société. En nous redisant les paroles de saint Jean : « Mes petits « enfants, aimez-vous les uns les autres », il avait les larmes aux yeux. Je suis sorti de là plus Missionnaire du Sacré-Cœur que jamais. »

Le lendemain de la consécration de l’église de Notre-Dame du Sacré-Cœur, le Pape canonisait Benoit Labre. Le 22 janvier, Mgr Mermillod, évêque d’Hébron, consacrait dans notre église le premier autel élevé à Rome au bienheureux pèlerin. Après la fonction, l’éloquent évêque commenta les paroles de la liturgie. Dans le résumé que le correspondant du journal l’Univers donna de ce discours[3], on sent encore comme un frémissement de la grande âme de l’évêque-apôtre. L’orateur évoqua d’abord les autels bibliques : l’autel sur lequel fut égorgé le doux Abel, premier précurseur de Jésus crucifié, l’autel qu’éleva le patriarche Abraham et sur lequel il se disposait à immoler Isaac, l’autel où Melchisédech le grand prêtre offrit le sacrifice du pain et du vin, figure expressive du sacrifice eucharistique, l’autel lui-même où, journellement, s’immole, comme au Calvaire, l’Agneau de Dieu. Pour la consécration de nos autels catholiques, l’évêque bénit l’eau, la cendre, le vin. L’eau symbolise la pureté de la foi, la cendre les énergies de la pénitence, et le vin la force du

  1. 6 décembre.
  2. Cf. le compte rendu de la cérémonie dans les Annales de Notre-Dame du Sacré-Cœur du mois de mars 1882.
  3. Voir l’article reproduit dans les Annales d’avril.