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VIII

LE SCOLASTICAT

ROME

I

Le 20 septembre 1881, nous trouvons le frère Verjus à Rome. A la nouvelle qu’il devait quitter Barcelone avec son compagnon d’exil, le frère Neenan, pour la Ville Éternelle, il s’écria : « Comme je vais prier pour mes Missions sur les tombes des saints martyrs[1] ! »

Depuis l’année 1878, les Missionnaires du Sacré-Cœur, d’abord hospitalisés par les Pères Trappistes de Saint-Jean-de-Latran, étaient installés au Cirque Agonal, vulgairement nommé place Navone. Ils avaient acquis l’église Saint-Jacques-des-Espagnols, abandonnée depuis soixante ans, heureux de répondre aux désirs du Pape, qui craignait de la voir tomber aux mains des protestants. Léon XIII leur a permis de la consacrer à Notre-Dame du Sacré-Cœur. Pour se loger, les Missionnaires ont construit au-dessus de l’église une sorte de couvent aérien, et ils y sont chez eux, dans la maison de la Vierge, comme les San-Pietrini[2] autour de la coupole de Saint-Pierre. C’est là que, durant trois ans, va vivre le frère Verjus.

En arrivant à Rome, le bon Frère demande à Notre-Seigneur, à Notre-Dame, à saint Pierre et à saint Paul de le faire mourir sans plus tarder s’il devait, durant son séjour sur cette terre bénie, contrister par quelque faute volontaire le Sacré Cœur.

Après une première et rapide visite au tombeau des saints Apôtres, il accompagne le R. P. Jouet, supérieur de la communauté et procureur général de la petite congrégation, à la Propagande : « Avec quelle émotion, écrit-il.

  1. 14 septembre.
  2. On appelle ainsi, à Rome, les employés de l’église Saint-Pierre.