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À TRAVERS LES OCÉANS

maine ne les empêcherait d’obéir au représentant de Dieu.

Le 25 août, en effet, grâce au fraternel concours des Pères Maristes qui pas un instant ne s’est ralenti depuis, tout est prêt pour le dernier voyage. On a des provisions pour six mois. Le P. Navarre écrit au T. R. P. Chevalier : « Bonne nouvelle ! Nous partirons demain. Nous nous recommandons à vos bonnes prières, à celles de toutes notre bien-aimée Société. Nous sentons mieux que jamais la nécessité du secours d’En-Haut pour le succès de cette belle œuvre. Oh ! que nous sommes petits et faibles par nous-mêmes, pour nous mesurer avec les difficultés qui nous attendent ! Mais, si le divin Cœur de Jésus nous accompagne, comme nous en avons la confiance, si les associés de Notre-Dame du Sacré-Cœur et les âmes pieuses prient bien, chacun de nous pourra dire avec l’apôtre : Je puis tout en Celui qui me fortifie. » Le lendemain, 26, le P. Navarre, le P. Cramaille et le frère Fromm, montaient sur le Chandernagor.

C’était un bon voilier. Le capitaine très habile. Arrivés au sud de la Nouvelle-Irlande, on passe par un étroit canal que forment cette île et la petite île de Lamboum. C’est là que nos Missionnaires aperçurent les premiers sauvages de leur Mission. Ce fut comme un tressaillement d’allégresse. Ils étaient dans leur juridiction. Ils étaient chez eux. Les naturels les guidèrent et leur montrèrent dans le port remplacement des bateaux. En entrant, ils virent devant eux la maison du gouverneur. Le port tourne à gauche et, dans un enfoncement, se trouvait, encore debout, une grande construction appelée « Block-House ». C’est là, paraît-il, qu’était logée dans un entassement peu salubre presque toute la population. Il y avait dans la même maison le corps de garde, la dépense, la cuisine générale. De cet endroit on était comme dans un entonnoir. On ne voyait que montagnes autour de soi et à une courte distance. Les pentes abruptes étaient chargées plutôt que couvertes d’une végétation luxuriante. Il y avait de quoi effrayer les plus intrépides défricheurs. D’autant qu’il eût fallu élever de