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munion. Si je comprenais ! mon Dieu, ouvrez mon esprit du côté du ciel, je vous en conjure, et ne m’imputez pas mon ignorance. Je bride du désir de vous connaître et de vous aimer, comme vous le méritez[1]. »

Nous sommes en 1880, au mois de mai. Le 26, il aura vingt ans. Il se prépare à cet anniversaire avec un soin jaloux. Il se promet une incomparable journée de recueillement, de prière, d’action de grâces. Décidément ce sera le jour de sa conversion foncière et intégrale. Le 25, après l’absolution générale et l’indulgence plénière, après avoir préparé mieux que jamais son oraison, il s’endort comme il voudrait le faire tous les soirs, il s’endort comme il voudrait mourir. Le 26, il descend à la chapelle, tout pénétré de la présence de Dieu et il médite sur cette prière que la liturgie adresse à la très sainte Vierge : « Dignare me laudare te, Virgo sacrata. Da mihi virtutem contra hostes tuos : Laissez-moi vous louer, ô Vierge sacrée. Donnez-moi la force contre vos ennemis. » Au sortir de la chapelle, le Frère écrit son oraison, au courant de la plume, comme il écrivait toujours. Nous allons donner ces pages entières où il se montre envers Marie d’une piété si filiale et tout à la fois si naïve. Ce sera faire connaître en même temps sa méthode d’oraison.

« Dignare me laudare te, Virgo sacrata. Da mihi virtutem contra hostes tuos. »

« Toute ma vie future est là.

J’ai fait la prière préparatoire

1er prélude. Division : 1° Dignare me laudare te. 2° Da mihi virtutem. 3° Contra hostes tuos.

« 2e prélude. Je me suis figuré que Notre-Dame Réapparaissait et me disait : « Demande-moi ce que tu voudras : aujourd’hui je ne te refuse rien. »

« 3e prélude. J’ai prié Notre-Dame du Sacré-Cœur de m’accorder la grâce de la louer dignement, par mes paroles

  1. 24 avril.