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LES DEMI-SEXES

Il y eut de curieuses révélations sur certains côtés de la vie parisienne que l’on ignore généralement ou que l’on feint d’ignorer. L’opinion s’indigna enfin contre les charlatans à diplômes, les tenancières d’appartements borgnes où se pratiquent journellement le crime et la débauche. Le ministère public étala avec complaisance, sous les yeux du jury, la vie professionnelle de ces dépeceurs de chair et de consciences dont les sinistres forfaits restent si souvent impunis !

Camille, pour tâcher de s’étourdir, employait son activité nerveuse à l’installation de son nouveau logis. Elle avait acheté un charmant hôtel près du parc Monceau, et elle le meublait avec une hâte fiévreuse. On frappait, on clouait, on lavait partout. Au fond d’un jardin, assez vaste et coquet, se trouvait l’atelier de Georges, fort spacieux et bien éclairé. Elle allait par les magasins, achetait des bibelots pour fleurir le dedans de sa demeure, comme le jardinier avait fleuri le dehors avec ses pâles fleurs d’automne.

Dès le matin, elle arrivait, présidait au placement des meubles, montait sur des échelles, accrochait elle-même de légers tableaux ou changeait la draperie d’un rideau. Dans son