voyage dans une forêt de merveilles humaines, et rien n’égalait son admiration.
De bonne heure il emmenait Camille pour l’associer à sa joie. Il lui montrait les vierges des primitifs aux traits innocents, aux cheveux clairs, idéales et mystiques, et il les comparait à celle qu’il avait composée d’après elle et qui lui paraissait égale en beauté. Chaque jour, il avait des surprises : il voyait des choses qui ne sont point indiquées au commun des visiteurs ; il découvrait, sur les murs, au fond des chœurs, des peintures inestimables des maîtres d’autrefois qui vivaient pauvres et sans espoir de fortune, avec la divine consolation de leur génie.
Un soir, comme ils rentraient à l’hôtel, on remit à Camille une lettre qu’elle froissa avec colère.
Étonné, il demanda :
— Vous ne lisez pas ?…
— Je ne connais pas l’écriture… Ce papier n’a pas d’importance.
Pourtant, elle déchira l’enveloppe. Dès les premières lignes, un tremblement la saisit.
— Une mauvaise nouvelle ?
— Oui.
— Peut-on savoir ?