Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
LES DEMI-SEXES

agenouillée sur le bord, y versait l’eau chaude et l’eau froide par des urnes d’argent.

La jeune fille, dans l’eau tiède et parfumée, demeurait immobile. Elle était là depuis vingt minutes, les bras flottants, les seins frôlant la surface de leurs fleurs délicates, lorsque la femme de chambre frappa, puis entra.

— Mademoiselle, c’est madame Saurel.

Nina était déjà à genoux, auprès de la baigneuse.

Camille la repoussa avec ennui.

— Laisse-moi, tu me fatigues.

— Encore ?… Toujours, maintenant !… Vrai, je ne te comprends plus !

— Tant mieux !

— Pourquoi cette mine de carême ?… Au moins, viendras-tu, demain, à notre souper ?… J’ai fait deux nouvelles recrues… deux blondes adorables…

— Que m’importe !

— Tu ne sais pas ce que tu refuses !…

— Je le sais trop.

— Voyons, tu es folle !… Aurais-tu l’intention de t’enfermer dans quelque cloître et de faire pénitence ?…

— Peut-être… Tout me semblerait préférable à la vie que je mène… Vois-tu, je n’avais