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LA CORNE D'OR

II
La Prière d’Aïché.

Soab avait conduit à la mosquée de Bayezid Aïché l’une des femmes d’un haut dignitaire de la cour, Mourad pacha. Cette expédition avait pour but la réalisation d’un vœu, et s’accomplissait d’après la volonté formelle du maître qui désirait avoir un fils de la plus belle et de la plus aimée de ses femmes,

Allah, sans doute, se montrerait clément, en permettant à la tendresse sénile de son serviteur de se survivre dans l’exquise fleur de chair qu’il visitait chaque soir.

Depuis huit jours Aïché pénétrait dans la mosquée vide, obscure, silencieuse et s’abimait dans d’ardentes prières, tandis que les pigeons ramiers voletaient au dehors sur les branches noires des cyprès et sur les kiosques funéraires aux colonnes de marbre coiffées de turbans.

La jeune femme désirait aussi l’éclosion, en son sein,