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LA PORTE DE FÉLICITÉ


bres de Judée dévalent jusqu’à la mer. C’est un décor merveilleux, traversé par le soleil couchant de lueurs roses et orangées. Les coupoles des mosquées semblent des corolles de lis d’où sortent des pistils élancés dans un éblouissement de palais, de dômes, de terrasses surmontés par les yalis et les kiosques du beau parc d’Yeldiz, la demeure du souverain. Les escaliers de marbre baignent dans les flots, les grilles mystérieuses des haremlikes cachent toute une vie d’amour, l’existence monotone et fiévreuse des éter- nelles esclaves ! Mais une brise très douce apporte des parfums de jasmins et de roses, l’eau est d’un vert plus tendre, autour des vaguelettes soulevées par le pas- sage des canots et des caïques chargés de promeneurs. Les légères embarcations glissent mollement, et les guides expliquent : Sainte-Sophie, Saint-Iréné, Sultan Achmet, Osmanieh, Sultan Bayezid. Tout le décor enchanteur se déroule sous les yeux des touristes ; c’est bien là cette ville de rêve, chantée par les poètes, qui pénètre l’imagination de ses rayons magiques, de sa terrible et troublante renommée !... Peu à peu la nuit descend, et, tandis que le ciel s’éteint, les feux terrestres forment, sur les rives, de capricieuses lucioles. Les rameurs manœuvrent avec art au milieu des obstacles qui rendent, à certains endroits, la navigation extrêmement périlleuse, fendent les flots