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L'ANARCHISTE

— Oh ! mon cher maître, s’écria Claudie, en se mettant presque à mes pieds, comment reconnaître ce que vous avez fait pour nous ?… Toute ma vie je vous bénirai, toute ma vie je prierai Dieu pour que vous ayez encore de la joie dans vos vieux jours.

Jacques haussait les épaules ; pourtant je crus voir une toute petite larme luire dans le coin de son œil. Cette larme me trouble encore aujourd’hui, et je tombe dans un abîme d’incertitudes, lorsque j’y songe. Peut-être, après tout, n’a-t-elle existé que dans mon imagination. N’étais-je pas un bourgeois, un de ces abjects bourgeois qu’il eût voulu laisser tout nus sur le chemin ?…