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III


Je pris l’habitude d’aller quelquefois chez ces malheureux, tâchant, dans la mesure de mes moyens, d’adoucir leur misère sans éveiller leur extrême susceptibilité. Il m’importait peu que le concierge fût hostile à mes démarches, et jamais je ne me sentais plus heureux que lorsque j’avais pu faire quelque bien à mes protégés.

— Ça finira mal ! grognait le père Chafoin en savourant son café, à la fenêtre de sa loge. Les ceusse qui disent du mal des bourgeois sont des canailles ! A preuve que, sans les bourgeois, ils iraient engraisser le champ de navets ! Si les bourgeois n’étaient pas là pour faire aller le commerce, tous ces miséreux claqueraient comme des mouches ! Bien sûr que sans M. Chassavant, le propriétaire, je n’aurais pas de quoi recevoir les amis, le dimanche, et que je ne siroterais pas ma