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UNE VENGEANCE

ne peut résoudre en vingt-quatre heures. Il est même parfois nécessaire, pour éviter un retour de fermentation posthume, de faire recuire le cadavre, de le perforer pour laisser libre issue à l’épanchement des vapeurs et des graisses et, enfin, de le replonger dans un four chauffé à cent degrés. Mon client, je le répète, ne m’a pas laissé le temps d’obtenir une dessiccation et une stérilisation complètes ; le corps sous son enveloppe d’argent n’était pas suffisamment incorruptible. Quelques globules d’air restés entre la chair et le métal incomplètement adhérent, ont permis la décomposition qui, en gonflant les tissus a amené la rupture de l’appareil. Mais, c’est un pur accident qui ne saurait se renouveler.

» Quel bonheur pour un mari (et je croyais que c’était le cas de l’accusé) de voir se pencher, au dessus de sa couche, dans une pose préférée, sa jeune femme aussi belle et gracieuse que dans la fleur de sa lune de miel ! Quelle consolation pour une mère de retrouver les traits chéris de son enfant fixés dans une expression de joie éternelle ! Quelle satisfaction pour un gendre… »

Ici, l’auditoire protesta, et le docteur X… se retira avec dignité.

Le meurtrier, interrogé de nouveau, voulut bien donner quelques derniers détails.

— « L’opération terminée, dit-il, nous fixâmes