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III

Depuis un instant un singulier soupçon m’était venu à voir le corps amaigri, les paupières rongées et les yeux fous de Georges d’Ambroise. Je pensais que cette femme dont il parlait avec tant d’exaltation avait volontairement pris ses forces et bu sa vie, accomplissant son œuvre maudite avec la perversité de certains êtres voués au mal. Ensorcelleuse et libertine elle lui avait prodigué avec un dilettantisme de féline et de succube les caresses qui, brûlent et dévorent, le laissant névrosé, sans énergie, les moelles et le cerveau fondus comme du plomb au creuset d’un alchimiste. S’il en était ainsi tout n’était pas perdu. N’est-on pas arrivé par les progrès de la science à combattre et à corriger toutes les faiblesses et tous les marasmes qui dépriment la dolente humanité ? N’a-t-on pas remédié à la misère physio-