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III


Le printemps était revenu. Notre jardin ressuscitait, plein d’éclosions embaumées et de chants d’allégresse. Au bout de chaque branche éclatait une capsule d’émeraude, au bout de chaque herbe frissonnait une larme de cristal.

Pour fêter ce renouveau, je proposai à Louise de l’emmener à la campagne, dans un endroit très vert et peu fréquenté : à Garches, par exemple. Elle hésita longtemps, puis finit par céder, à la condition que nous emporterions notre déjeuner et que nous ne sortirions pas des bois. Je le lui promis, sans chercher à m’expliquer ce nouveau caprice. Elle était si gentille d’avoir accepté ! et j’étais si joyeux !

Louise aimait toujours les couleurs sombres, mais sa robe était maintenant d’une jolie coupe ; une fourrure de renard bleu encadrait son col