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II

La belle fille que j’adore
Finira-t-elle par m’aimer
Quand je lui dirai mes soucis ?


III

La belle fille que j’adore,
Vers moi jamais ne viendra-t-elle
Pour que je lui donne un baiser ?

SIAO-MAN.

Les paroles de ce jeune homme vous attristent le cœur.

FAN-SOU.

À peine l’ai-je entendu que j’ai senti s’accroître mes ennuis. La douceur de ses accents fait naître le trouble dans nos imaginations, sa voix touchante inspire l’amour. Avec quelle vérité il décrit les tourments de cette passion. Ne croirait-on pas qu’il a voulu parler de votre abandon, de votre tristesse.

PE-MIN-TCHONG chantant le dernier couplet :

La belle fille que j’adore
Se reflète en mon triste cœur
Ainsi que le ciel bleu dans l’eau.

FAN-SOU.

Que ne joue-t-il un autre air ? Puisque cela fait allusion à nos peines, allons-nous-en !

SIAO-MAN.

Pourquoi es-tu donc si pressée ?

FAN-SOU.

Holà, Mademoiselle, ne voyez-vous pas un homme qui vient ?

SIAO-MAN.

De quel côté vient-il ?

FAN-SOU.

Les bambous froissés résonnent sur son passage ; les fleurs laissent tomber leurs feuilles décolorées ; les oiseaux qui dor-