Page:Vaucaire - Le Panier d’argenterie, 1895.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Si je soupire et si je pleure,
En vous expliquant mon ennui,
Vous soupirerez tout à l’heure
Et vous pleurerez cette nuit.
Pourquoi vous raconter ma peine ?
Je craindrais trop en le faisant
D’ouvrir une tombe ancienne,
Où le mort n’est qu’agonisant.
La mémoire est fidèle et sûre
Et le cœur n’est jamais rouillé,
Suffit-il pas d’une mesure
Pour retrouver l’air oublié ?
Pourquoi vous raconter ma peine
Puisque vous avez traversé
Des souffrances comme la mienne ?
Mon Présent, c’est votre Passé.


LA NATURE


Ô Poète, ton âme est une harpe fine

Qui vaut celles du paradis.