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LA NATURE


À celui qui m’appelle en pleurant, je dirai :

Laissez toute espérance !

Mon cœur est tellement seul et désespéré
Qu’il ne pourrait ce soir calmer votre souffrance.


LE POÈTE


Alors chacun son tour, je console aujourd’hui.
Moi qui comptais t’avoir, courtisane embaumée,

Toute la nuit,

Heureuse et fleurie et pâmée,

Pour te dire mon rêve en étouffant mes pleurs,
Car je viens de passer par de grandes douleurs !…
Mais tu souffres toi-même et tes larmes sont douces,
Tu les sèmes sur les feuilles et sur les mousses.

Je sais tout ce que je te dois,
Et je me souviens d’autrefois,
Tu m’écoutais, ton cher silence
Savait calmer ma violence,