On l’asseoit vivement sur la bête qui rue.
Gracieuse, nerveuse et sans grand embarras,
Elle l’agace avec ses petits cris : « Hop ! hue !
« Allons ! All right ! » qui font rire de haut en bas
Le public amoureux de la gentille fille.
L’orchestre joue un air entraînant de quadrille,
Le cheval emballé va circulairement
En ce plein océan de têtes allumées.
Puis un bout de repos ; des clowns viennent gaîment
En grotesques maillots, en robes imprimées
De lunes, de soleils et d’étoiles, fardés
D’une farine épaisse et de rictus énormes,
Avec des cheveux verts et des yeux tout bridés,
Laissant croire parfois qu’ils ne sont pas des hommes.
Le plus drôle d’entre eux, d’une amoureuse voix,
Surprend à l’écuyère un baiser sur les doigts.
Elle est habituée à son discours frivole
Et le repousse, mais le bon clown se console
En culbutant des gens, en prenant des airs sots.
L’orchestre a redoublé de vigueur, et le brave
Monsieur Loyal, toujours luisant et toujours grave,
Commande aux employés de tenir les cerceaux.
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