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LES CONDAMNÉS


À Métivet.


Ils s’en vont deux à deux, les maigres poitrinaires,
Sur le chemin jauni qui dévale là-bas,
Ayant cette pâleur froide des rais lunaires,
Tristes, horriblement tristes, parlant tout bas.

Des amantes avec des amants, les yeux vides
Et battus, la peau moite et les cheveux défaits ;
Tout tièdes de leur nuit de joie, encore avides,
Avec les traces des baisers qu’ils se sont faits !