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des places.

S’il n’y a point de commandement qui puisse vous servir ?

Si le terrain par où se doivent conduire les attaques est doux et aisé à remuer ?

S’il est dur et mêlé de pierres, cailloux et rocailles, ou de rocher pelé dans lequel on ne puisse que peu ou point s’enfoncer ?

Toutes ces différences sont considérables, car si c’est un terrain aisé à manier, il sera aisé d’y faire de bonnes tranchées en peu de temps, et on y court bien moins de risque.

S’il est mêlé de pierres et de cailloux, il sera beaucoup plus difficile, et les éclats de canon y sont dangereux.

Difficulté des cheminemens sur roc dur et pelé.Que si c’est un roc dur et pelé, dans lequel on ne puisse s’enfoncer, il faut compter d’y apporter toutes les terres et matériaux dont on aura besoin, de faire les trois quarts de la tranchée de fascines et de gabions, même de ballots de bourre et de laine, ce qui produit un long et mauvais travail qui n’est jamais à preuve du canon, et rarement du mousquet, et dont on ne vient à bout qu’avec du temps, du péril et beaucoup de dépense ; c’est pourquoi il faut éviter d’attaquer par de telles avenues, tant que l’on peut.

À front de place et terrain égal, il faut examiner et compter le nombre des pièces à prendre ; car celui qui en aura le moins ou de plus mau-