Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
des places.

INVESTITURE.

Supposons présentement qu’on puisse éluder tous les inconvéniens dont nous venons de parler ; que toutes les mesures soient bien prises, les résolutions d’un siége arrêtées, et enfin les armées en campagne en état d’agir, toutes choses étant préparées, le général, Manœuvres de l’armée assiégeante pour faire prendre le change à l’ennemi.par ses mouvemens, doit faire son possible pour éloigner les soupçons que l’ennemi peut avoir de ses desseins, et les détourner autant qu’il pourra. Quelquefois cela va jusqu’à investir une place qu’on ne veut pas attaquer, pour lui faire prendre le change, et lui donner lieu d’affaiblir la garnison de celle sur qui on a dessein ; ou bien on pousse l’ennemi pendant quelques jours pour l’éloigner de la place à qui l’on en veut, après quoi, et quand les affaires sont réduites au point qu’on les désire, la première chose qu’on doit faire est l’investiture de la place ; ce qui se fait ordinairement par un détachement de quatre ou cinq mille chevaux, plus ou moins, selon que la garnison est forte, commandés par un lieutenant-général, et deux ou trois maréchaux-de-camp, qui pour bien faire doivent marcher jour et nuit, avec toute la diligence possible, jusqu’à ce qu’ils soient à une lieue ou deux de la place, où faisant halte, ils