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des sapeurs.

En ce cas, le reste dudit revenant-bon, réduit à 3,638 liv., tournera au profit du Roi, pour être appliqué à ce qu’il lui plaira.

Si cette compagnie ne devait produire au Roi que cette épargne, la chose d’elle-même ne mériterait pas qu’on en fit grand cas ; mais il est très-certain qu’elle en fera de très-considérables dans les siéges, tant pour les ouvrages inutiles qu’on évitera par son moyen, que par les sapes, logemens et passages de fossés qu’elle fera à beaucoup meilleur marché qu’ils ne se font présentement, et parce qu’il ne sera pas nécessaire d’y employer, à beaucoup près, tant d’ingénieurs, vu que tous ses officiers le seront, et que, dans fort peu de temps, les sergens se rendront capables de conduire ; elle épargnera encore très-considérablement dans tous les ouvrages de fortification où elle sera employée, par son adresse au remuement et transport des terres, coupe de gazons, gazonnage, épuisement d’eau, et sur une infinité d’autres ouvrages qui demandent des ouvriers adroits qui aient de l’expérience, et pour instruire en très-peu de temps les autres troupes qui ne sont pas accoutumées aux travaux, et je ne fais nul doute qu’elle n’épargne annuellement au Roi bien au-delà de sa solde, et si pour le combat on peut s’assurer qu’elle vaudra quatre compagnies suisses comme celle dont on demande la suppression. J’avance tout cela hardiment comme d’une chose