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de l’artillerie.

assujéti à d’autre service que celui des bombes et mortiers dont il s’acquitte bien, mais il est trop fort des deux tiers pour n’avoir que cela à faire ; celui des fusiliers, bien plus ancien que le précédent, a été créé pour l’artillerie, mais ce régiment ayant voulu faire le service ordinaire de l’infanterie et celui de l’artillerie à même temps, et avec les mêmes gens, est tombé dans le cas du précepte de l’évangile, où il est dit, que nul ne peut servir à deux maîtres ; et effectivement l’artillerie s’en trouve très-mal servie.

1o En ce que toutes les fois qu’il monte la tranchée, il ne fournit que de faibles détachemens aux batteries.

Second et plus considé­rable défaut. 2o En ce que quand il se présente un jour de bataille, il abandonne le canon pour combattre en ligne, ou n’y laisse que les plus mauvais soldats, ce qui se prouve par l’exemple de la bataille de 1690. Fleurus où la moitié du canon devint inutile après la première décharge, faute de canonniers et de soldats pour le servir.

Et 3o en ce que les officiers de ce régiment ne se comptent point du corps de l’artillerie, et n’y prennent que le moins de part qu’ils peuvent, se contentant d’y employer simplement les soldats qu’on leur demande, et de les remettre aux commissaires qui, n’étant point connus d’eux pour leurs officiers naturels, en sont toujours mal obéis ; à cela, joint que les officiers de ce régiment ne se