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éloge du maréchal de vauban.

à tant de vertu de négliger des dehors, qui, à la vérité, lui appartiennent naturellement, mais que le vice emprunte avec trop de facilité. Souvent M. le maréchal de Vauban a secouru de sommes assez considérables des officiers qui n’étaient pas en état de soutenir le service, et quand on venait à le savoir, il disait qu’il prétendait leur restituer ce qu’il recevait de trop des bienfaits du Roi. Il en a été comblé pendant tout le cours d’une longue vie, et il a eu la gloire de ne laisser en mourant qu’une fortune médiocre. Il était passionnément attaché au Roi, sujet plein d’une fidélité ardente et zélée, et nullement courtisan ; il aurait infiniment mieux aimé servir que plaire. Personne n’a été si souvent que lui, ni avec tant de courage, l’introducteur de la vérité ; il avait pour elle une passion presque imprudente, et incapable de ménagement. Ses mœurs ont tenu bon contre les dignités les plus brillantes, et n’ont pas même combattu. En un mot, c’était un Romain qu’il semblait que notre siècle eût dérobé aux plus heureux temps de la république.

Sa place d’académicien honoraire a été remplie par M. le maréchal d’Estrées, vice-amiral de France, grand d’Espagne, chevalier des ordres du Roi, gouverneur du comté nantais.

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