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attaque.

force les lignes avant que le piquet et les secours des assiégeans soient arrivés au lieu de l’attaque.

1646,
1654, 1656.
C’est ainsi que les lignes de Lérida en Catalogne, d’Arras et de Valenciennes en Flandre, furent autrefois forcées, et que toutes celles qu’on attaquera de la sorte le seront ou seront en grand danger de l’être, si on ne prend pas des mesures plus justes que celles que l’on prend ordinairement.

Ce qu’on doit faire en cas pareil, est donc à mon avis de tâcher en toute manière de découvrir le dessein de l’ennemi sur le lieu et le temps qu’il doit attaquer.

Moyens de découvrir le dessein de l’ennemi. Ce dessein qu’il a intérêt de cacher ne peut être découvert que par une exacte observation de ses mouvemens, et par avoir plusieurs espions dans son camp, qui doivent se jeter journellement dans le nôtre, notamment dans le temps qu’ils le verront partir pour venir aux lignes, et par les prisonniers qu’on fera.

Par les reconnais­sances qu’il fait ; Si on voit l’ennemi s’attacher à reconnaître un côté de la ligne plus que les autres, et que ce côté soit assez près de lui pour qu’il s’en puisse approcher assez dans une nuit de marche pour pouvoir attaquer le lendemain au point du jour ; si la place ou l’enclos des lignes est traversé par des rivières dont l’un des côtés seulement soit occupé par l’ennemi, et qu’il fasse plusieurs ponts dessus, comme 3, 4 ou 5 ; c’est un signe évident qu’il