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bien leur devoir ; car, croisant de toutes parts, il n’y a guère de fraises ni de palissades qui n’en soient rompues.

Si les fossés sont pleins d’eau, c’est autre chose : on peut attendre le passage du fossé à toutes les pièces, tant que leur communication à la place peut subsister ; mais quand elle est rompue, il est fort dangereux de les soutenir de vive force avec un gros monde ; car si elles sont vivement battues de canons et de bombes, il est difficile que les retranchemens non plus que les communications, puissent subsister ; auquel cas le plus sûr pour ceux qui défendent quand ils se voient en cet état, est de n’y hasarder que peu de monde à la fois et de ne pas attendre l’extrémité.

Il n’en est pas de même du corps de la place, s’il a un bon fossé ; comme on ne pourra l’aborder que par les comblemens et passages qu’on y fera, s’il n’y a plusieurs brèches et même d’assez Cas où la garnison peut soutenir un ou deux assauts. grandes, la garnison, selon qu’elle sera forte, pourra hasarder d’y soutenir un assaut ou deux, parce qu’on ne pourra aller à elle qu’en défilant ; mais il n’en serait pas de même s’il y avait des batteries à ricochet qui enfilassent le rempart par les deux bouts ; pour lors, il ne serait pas au pouvoir de la garnison de s’y présenter en grosses troupes, à moins d’être fréquemment traversée, ce qui ne serait pas capable d’empêcher qu’elle ne fût emportée, si les brèches étaient grandes et