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caprice de ceux qui les ont bâties. On prend seulement garde qu’il n’y ait rien de contraire aux bonnes maximes de la fortification, et c’est le mieux qu’on puisse faire ; et tout cela se réduit à observer que toutes les pièces se flanquent bien, que la ligne de défense ne soit point trop longue, que les parties se soutiennent l’une l’autre et se puissent entre-communiquer, et que tous les parapets soient à preuve du canon, et ces mêmes pièces environnées de fossés et chemins couverts, palissades, etc.

Quand tout cela est à peu près observé, le reste tombe dans des règles fort communes pour lesquelles on n’a souvent eu que de faibles attentions.

Or, tout ainsi que la diversité des situations contraint souvent les règles de se relâcher, et même de céder et d’admettre des figures fort bizarres, qui ne laissent pas d’avoir du bon, il arrive aussi que le fort et le faible des places se présentent fort diversement, et que les accès à ces mêmes places y causent une infinité de diversités par la manière dont la fortification se présente aux attaques : par le haut et le bas des accès ; par les entrecoupemens de leurs avenues ; par la bizarrerie des couverts qui les environnent ; par la multiplicité des dehors bâtis en différens temps, et par des génies fort différens ; par rétrécissement des espaces qui peuvent nous y conduire ; et par je ne sais combien