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contre-mines, souvent écouter s’il n’entend pas travailler pour venir à lui, auquel cas il doit sonder du côté qu’il entendra le bruit ; souvent on en fait d’un côté pendant qu’on travaille de l’autre, pour tromper l’ennemi (ce qui ne se peut guère que quand on est dans les terres) ; pour lors on peut travailler avec Ciseaux plats pour travailler sans bruit. de gros ciseaux plats, qu’on pousse de la paume de la main, sans frapper autrement que par le poing sur le manche, pour faire éclater la terre sans bruit.

Moyens de donner le camouflet. Si l’ennemi vous presse, il faut le prévenir, s’il se peut, par une fougasse qui l’étouffe dans sa contre-mine ; pour cet effet, on pourrait se servir de sondes faites en tarières brisées de deux ou trois pièces qui s’ajustent les unes aux autres.

Ces tarières, qui sont de différens calibres, s’introduisent dans le trou l’une après l’autre, pour l’agrandir jusqu’à lui donner cinq ou six pouces de diamètre ; on l’enfonce le plus avant que l’on peut du côté de l’ennemi, comme de 5, 6 à 7 pieds, après quoi on y pousse une grosse gargouche de même calibre, contenant 10 ou 12 livres de poudre, qu’il faut bien boucher et tamponner de notre côté, la très-fortement étayer, et y donner le feu par un tuyau percé de long et par le milieu du tampon, comme ceux des bombes.

Si la galerie de l’ennemi n’est qu’à 4 pieds de la tête de cette fougasse, il est sûr qu’elle en sera enfoncée.