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attaque

FABRIQUE DES POUDRES.

Composition de la poudre. La dose de la meilleure et plus fine, est de trois quarts de salpêtre de trois eaux par livre, sur un demi-quarteron de bon soufre, et autant de charbon de chenevottes, ou de bois puant, de coudre ou de saule ; le meilleur de tous est le plus léger, le moins gras et le plus sec, le tout faisant une livre de composition[1].

Sa fabrica­tion. Ces matières étant bien mêlées sont exposées à la meule roulante jusqu’à ce qu’elles soient bien broyées ; remarquant qu’il les faut arroser et remuer presque incessamment, après quoi on les tire de là pour les mettre dans les pots ou mortiers de fer fondu des moulins à poudre, où elles sont humectées de temps en temps d’eau de fontaine, et battues au pilon 16 ou 18 heures durant, sans intermission, quelquefois davantage, les remuant et arrosant de temps en temps ; et après les avoir tirées de là un peu humides, elles sont roulées et passées au grenoir, où la poudre prend

  1. Ce sont encore aujourd’hui les mêmes proportions ; Voyez page 173 ; et pour la poudre de guerre, les matières sont toujours battues au pilon. Mais la densité des poudres actuelles paraît moindre que celle des anciennes.