Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xiij
du maréchal de vauban.

le siége de Lille, qu’il prit sous les ordres du Roi en neuf jours de tranchée ouverte, il eut une gratification considérable, beaucoup plus nécessaire pour contenter l’inclination du maître que celle du sujet. Il en a reçu encore, en différentes occasions, un grand nombre, et toujours plus fortes ; mais pour mieux entrer dans son caractère, nous ne parlerons plus de ces sortes de récompenses, qui n’en étaient presque pas pour lui.

Il fut occupé, en 1668, à faire des projets de fortifications pour les places de la Franche-Comté, de Flandre et d’Artois. Le Roi lui donna le gouvernement de la citadelle de Lille, qu’il venait de construire, et ce fut le premier gouvernement de cette nature en France. Il ne l’avait point demandé, et il importe et à la gloire du Roi et à la sienne, que l’on sache que de toutes les grâces qu’il a jamais reçues, il n’en a demandé aucune, à la réserve de celles qui n’étaient pas pour lui. Il est vrai que le nombre en a été si grand, qu’elles épuisaient le droit qu’il avait de demander.

La paix d’Aix-la-Chapelle étant faite2 mai 1668, il n’en fut pas moins occupé. Il fortifia des places en Flandre, en Artois, en Provence, en Roussillon, ou du moins fit des desseins qui ont été depuis exécutés. Il alla même en Piémont avec M. de Louvois, et donna à M. le duc de Savoie des desseins pour Verue, Verceil et Turin. À son départ, S.A.R. lui fit présent de son portrait en-