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attaque

fascines, n’aura de résistance contre la poussée de l’eau que celle qui lui sera donnée par la digue : c’est-à-dire que voilà de quoi employer cinquante milliers de fascines pour un seul passage, sans compter celles que le courant entraînera, les sacs à terre, les pilots et autres matériaux, et le temps qu’il y faudra employer, qui sera bien long, encore n’oserait-on s’assurer d’y réussir. Ce qui prouve la bonté des fossés pleins d’eau courante au-dessus de tous les autres, et encore mieux la difficulté de les passer : voilà cependant la manière plus assurée de le pouvoir faire, et à laquelle il en faudra venir si on veut faire passer des troupes et du canon aux bastions.

Moyen par­ticulier prati­cable dans quelques cas.Il y a encore un autre moyen qui est excellent, mais il n’est praticable que dans les fossés étroits, revêtus et fort hauts de bord, qui serait d’attacher deux mineurs, un au bastion, et l’autre sous le bord du fossé, vis-à-vis l’un de l’autre.

Si on chambre assez avant de part et d’autre, et que les mines soient grandes et bien chargées, il se pourra que leur effet comblera le fossé tout d’un coup, notamment si l’eau arrêtée ne peut pas s’élever de plus de 5 ou 6 pieds au-dessus du courant.

C’est ainsi que nous avions compté de passer le fossé de la porte d’Anzin 1677.de Valenciennes, si la résistance de la place nous eût obligé d’en venir là.

Ce coup est bon, mais il n’est pas tout-à-fait si