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qu’une partie, et il faut demeurer d’accord que cet ouvrage est extrêmement dangereux ; car on n’y peut travailler qu’à découvert, et pour peu qu’on soit vu, on n’y réussira que fort lentement, et à force d’y perdre du monde.

Tablons cependant sur quelque chose, et supposons pour cela un fossé de place dans lequel passe un courant considérable, ce courant nourri par une rivière qui le fournira de son eau, ou par un réservoir qui le distribuera dans le fossé de temps en temps, au moyen des écluses qui, ouvrant et fermant par reposées, comme il s’en trouve à beaucoup de nos places, donneront des courans tels que l’ennemi les voudra. Soit l’un ou l’autre, il est sûr que le courant sera continu fort ou faible, ou répété de temps en temps par éclusées, et que pour lors il n’y aura d’autre moyen d’en faire le passage que par une grosse digue au travers du fossé, assez Il n’y a d’au­tre moyen d’en faire le passage que par une gros­se digue.forte pour arrêter les eaux à la même hauteur que les écluses peuvent les retenir, en sorte que leur niveau ne puisse surmonter celui de la digue, à deux pieds près.

Pour parvenir à cet effet, il faut faire amas d’une très-grande quantité de fascines Construction de cette di­gue.bien fourrées de pierres, de gazons et de terre, afin qu’elles aillent plus promptement à fond ; l’entre­prendre sur une grande largeur, et la fortement terrasser ; battre même les terres et piloter la digue pour l’attacher sur le fond du fossé : en un mot, la