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vert, il s’avance quelques pas, et pour lors il travaille au pont, et pique la fascine * * Marquée e.
Pl. 12.
de haut en bas devant lui, en la plongeant dans l’eau ; et quand elle vient à hauteur de la superficie, il en pose des lits en travers sur lesquels on fait voiturer un peu de terre, qu’on répand le long pour la faire enfoncer ; ensuite de quoi, on recharge sur le même lit jusqu’à ce que le passage soit ferme et élevé de quelques pieds au-dessus de la superficie de l’eau, sur la largeur de 12 à 14 pieds, qui est celle qu’il lui faut donner[1].

  1. Dans le Mémorial pour l’attaque des places, pag. 145, Cormontaingne décrit la construction de ponts flottans en fascines, faits au siége de Philisbourg, en 1734, dans des fossés de 20 toises de largeur et dans lesquels il y avait 12 à 15 pieds de hauteur d’eau. Mais on voit plus loin, pag. 178, que les troupes, en passant en foule sur l’un de ces ponts, le firent enfoncer de telle manière qu’il y eut plusieurs soldats de noyés : il paraît donc que de semblables ponts ne peuvent servir qu’au passage de petits détachemens.

    On a proposé, pour que cette espèce de pont flottant pût être employé avec succès même dans les fossés où l’eau peut avoir un courant, de coucher sur la longueur de plusieurs des lits de fascines qui le composent, successivement trois ou quatre files de longrines de 5 et 4 pouces ou de 3 et 4 pouces de grosseur, percées de quatre en quatre pieds, et traversées par des chevilles ou fuseaux de bois de 2 à 3 pieds de long et pointus des deux bouts qui déborderont également de chaque côté ; ces fuseaux entrant dans le fascinage au-dessus et au-dessous des longrines bien attachées l’une au bout de