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attaque

d’armes, qui pouvant contenir et contenant en effet de fort gros détachemens, joints à toute la garde de la tranchée, pourront mettre les assiégeans en état de tomber tout d’un coup sur le chemin couvert par un gros corps, et d’envelopper et tailler en pièces tout ce qui se trouvera dedans dans un tour de main ; chose à quoi l’ennemi doit s’attendre, sans qu’il y ait apparence d’éviter ce coup.

Ce qui bien considéré, la raison veut que les assiégés ne se commettent pas à recevoir un échec qui paraît effroyable, sans fruit et sans aucune apparence de le pouvoir éviter que par l’abandon du chemin couvert ; c’est pourquoi ils n’attendront pas la répétition de cette funeste expérience qu’ils ont tant de fois éprouvée à leurs dépens.

Les apparences presque certaines sont donc qu’ils ne s’y hasarderont pas, et qu’ils n’y laisseront que de petits détachemens ; auquel cas, les ricochets Pl. 13.
Pl. 10.
et les petits cavaliers que nous supposons faits à mi-glacis, prendront infailliblement le chemin couvert, sans coup férir de notre part.

Cas d’une attaque gé­nérale du chemin cou­vert.Mais si ce chemin couvert n’est point battu des ricochets, qu’on ne soit pas en état de le dominer par les petits cavaliers, qu’il soit bien traversé et la garnison forte, on sera peut-être obligé d’en venir aux mains, et de les forcer par une attaque générale.