Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
des places.

ouvrira toutes les barrières du chemin couvert opposé aux attaques, et même celles de la droite et de la gauche qui les débordent à même temps, afin de pouvoir sortir plusieurs corps à la fois. Tous ensemble attaqueront tout le front des tranchées. Si cela arrive à la première ou à la deuxième garde de tranchée, cette sortie pourrait échouer et s’exposer à souffrir une grande perte, parce qu’elle s’éloignerait trop de la place, et qu’elle essuierait long-temps le feu de la tranchée, avant que d’en pouvoir venir aux mains, sans que de sa part elle puisse lui rendre la pareille ; et que de plus elle se mettrait en état d’être coupée par la cavalerie, tant de la garde que du piquet, et chargée à même temps par les grenadiers et gens détachés de la tranchée, soutenus des bataillons, ce qui serait très-capable de la battre et défaire entièrement ; c’est pourquoi, quelque Les deux ou trois pre­miers jours, les sorties se réduisent à quelques galopades de cavalerie.forte que puisse être une garnison, je ne crois pas qu’elle se commette jamais à de pareilles aventures, les deux ou trois premiers jours de tranchée, si fait bien quelque galopade de cavalerie de peu d’effet et incapable de rien déranger aux attaques.

Les quatre ou cinq premiers jours de la tranchée, on sera encore loin du chemin couvert ; mais comme la deuxième place d’armes pourrait bien n’être pas achevée, il ne serait pas impossible que l’ennemi, dans le désir de profiter de cette imper-